50 plantes sauvages et locales pour les papillons

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Pas de jardin sans vie. Pour nous, jardiner, c’est embrasser le vivant dans toute sa diversité et sa splendeur. Et quel jardinier n’a pas rencontré un jour le bonheur d’observer une chenille de machaon parmi ses carottes, de s’émerveiller devant les couleurs irisées des petits azurés posés sur les thyms, ou encore d’admirer les Belles-Dames pomper avidement le nectar des lavandes après avoir traversé une partie de l’Europe durant leur migration printanière. Pourtant, ces jardins enchanteurs qui ont baigné notre enfance deviennent aujourd’hui exsangues : comme une grande partie des insectes, les papillons diurnes et nocturnes souffrent de la modification de leur habitats (broyage des talus, épandage de pesticides, intensification des pratiques d’élevage, changement climatique…). Alors que faire ?

Selon l’OPIE, 2 espèces de papillons sur 3 ont disparu d’au moins un département de France métropolitaine ! Ce triste tableau doit nous inciter à réagir et faire de nos jardins et espaces verts, un petit havre de paix pour les papillons : nous vous proposons ici une sélection de plantes sauvages et locales (Massif central) riches en nectar dont les papillons raffolent… Mais attention, le papillon n’est que la fin de l’histoire et il convient de prêter attention à l’ensemble du cycle de vie, de la chenille au papillon… Outre, notre sélection d’espèces à la fin de cet article, voici 7 conseils pour contribuer à la préservation des lépidoptères dans votre jardin ou votre espace vert.

7 conseils pour faire de votre jardin
un paradis pour les papillons

1 – Zéro Pesticides

Cela va de soi, les pesticides participent directement à la destruction des insectes, y compris certains produits dits «bio» (comme le Bacille de Thuringe) qui tuent les chenilles. On s’abstiendra donc d’en utiliser si l’on souhaite accueillir et préserver la biodiversité !

2 – Nuit totale

La majorité des lépidoptères sont des papillons de nuit (hétérocères). L’éclairage nocturne des jardins et des espaces verts perturbe leur reproduction, facilite leur suractivité aboutit à leur épuisement. Éteignez les lumières extérieures y compris les petits éclairages décoratifs solaires ; utilisez sinon des détecteurs de mouvement pour limiter les longues périodes d’éclairage.

3 – Zen attitude

Faire le ménage dans son jardin comme on le ferait chez soi est particulièrement satisfaisant à l’oeil mais profondément redoutable pour la biodiversité. Adoptez une gestion différenciée ! Posez votre regard sur les recoins de votre espace jardiné et essayez de réfléchir aux possibilités de diminuer la fréquence d’entretien, d’aménager des espaces dédiés aux débris végétaux sans pour autant les détruire. Haies sèches, compost, tas de feuilles et branches… autant d’espaces où les chenilles, chrysalides et papillons adultes pourront se passer l’hiver au chaud. 

Les zones de rocailles, des murets de pierres sèches, des talus ou tas de sable, des zones de terre à nue sont également appréciés des papillons qui viendront y boire l’humidité en surface, sécher leurs ailes à l’aurore ou se réchauffer en période froide.

4 – Gazon ou prairie ?

Faut-il nécessairement tondre l’intégralité de votre surface engazonnée ? Est-il possible d’y aménager des bandes non tondues, a minima durant la saison printanière et estivale ? 

En différenciant des zones tondues / non tondues, vous apporterez une diversité d’habitats et de plantes indispensables à l’expression de la petite faune. Une fauche en fin d’automne ou début d’hiver peut être réalisée en cas de nécessité ou être envisagée l’année suivante dans le cas d’une rotation de zone gérée / non gérée.

5 – À boire, tavernier !

Un fleurissement conçu à l’aide de plantes indigènes garantit la parfaite synchronicité entre les périodes d’activités des papillons et la pleine floraison des plantes.. Au fil de l’évolution, les pièces buccales des papillons indigènes se sont adaptées aux formes des fleurs locales et sauvages (co-évolution). À l’inverse, les plantes ornementales à corolles doubles, bien que très belles, sont souvent exemptes de nectar : elles constituent des leurres autour desquels s’épuisent les insectes. De même, certaines plantes exotiques possèdent des fleurs dont les formes non adaptées aux pièces buccales des papillons indigènes, s’avèrent de redoutables pièges mortels (dipladenia, belles-de-nuit…).

6 – Chenilles, ces oubliées

Pas de chenilles, pas de papillons. Et il convient de rappeler que de nombreuses espèces ne consomment qu’un faible nombrede plante en particulier, et pas forcément les plus désirées : orties, graminées, chardons, carottes sauvages, trèfles, luzernes, graminées, lierres et autres lianes, ronces, prunelliers et autres arbustes épineux figurent parmi les plus appréciées des chenilles. Leur laisser une place vous assure de nombreuses espèces de papillons au printemps qui, au stade adulte, auront plaisir à visiter vos fleurs…

7 – Émerveillez-vous !

Prenez le temps d’observer les insectes s’activer autour des massifs de fleurs sauvages créés par vos soins. Admirez les résultat de vos efforts, soyez fier de vous et encouragez votre entourage à s’inspirer de votre expérience !

Notre nuancier végétal pour les papillons

Une bonne cinquantaine de plantes produites par la Pépinière Astrance se montrent particulièrement favorables pour les papillons. Ces espèces doivent être choisies, bien évidemment, selon les caractéristiques du sol d’accueil. Les palettes végétales indiquées ci-après sont à retrouver dans nos publications. Toutes les plantes présentées ici sont cultivées en agriculture biologique et la plupart bénéficient du label Végétal local Massif central.

Une bonne cinquantaine de plantes produites par la Pépinière Astrance se montrent particulièrement favorables pour les papillons. Ces espèces doivent être choisies, bien évidemment, selon les caractéristiques du sol d’accueil. Les palettes végétales indiquées ci-après sont à retrouver dans nos publications. Toutes les plantes présentées ici sont cultivées en agriculture biologique et la plupart bénéficient du label Végétal local Massif central.